
Moynak – cimetière des navires
De nombreuses villes modernes sont nées grâce aux cités installées sur les routes commerciales, près de rivières ou les industrie. Mais qu’arrive-t-il quand les routes commerciales se déplacent, les usines se ferment et les rivières s’assèchent? Pour avoir une réponse au moins partielle à cette question vous devriez visiter la ville de Moynak parce qu’elle est l’exemple vivant de la tragédie d’Aral. Autrefois, Moynak était situé sur la bord de la mer d’Aral, mais aujourd’hui, 100 km de désert les séparent. Le lac qui était appelé la mer pour ses magnifiques plages, l’abondance de poissons et sa grande taille, s’est maintenant transformé en désert. Les populations locales appellent le désert Aral-Koum (similaire au désert de Kyzyl-Koum).
Autrefois, les navires de mer naviguaient dans le désert de mer. Aujourd’hui ils se trouvent dans le port de Moynak – le célèbre « cimetière de navires ». Il n’est guère possible qu’ils reviennent un jour sillonner la mer d’Aral. Ils restent là, abandonnés, rouillés et coulant dans les profondeurs de l’inexistence.



La navigation sur la mer d’Aral s’est arrêtée en 1970 selon les rapports officiels. Les pêcheurs anciens racontent qu’à à la fin des années 50 – début 60, les vagues de la mer ont roulé sur Moynak, inondant son remblai. Aujourd’hui les plages de sable ont disparu sans laisser de traces. Les pêcheurs ne se vantent plus de leurs grosses prises, les gens quittent leurs maisons.



Les gens ont perdu tout espoir de voir la mer revenir, l’économie de la région tente de s’adapter aux nouvelles conditions et la ville-tragédie est comme en proie à la somnolence. Personne ne sait si la ville va prospérer comme il y a 40 ans.
