Samarkand

Samarkand est l’une des plus anciennes villes historiques d’Ouzbékistan. Il fut un temps où les caravanes de la Grande Route de la Soie passaient par ici. La ville a été fondée au XVIIIe siècle avant Jésus-Christ. À cette époque, elle était la capitale de l’ancien royaume de Sogdiana, décrit dans le livre zoroastrien Avesta. Les Romains et les Grecs appelaient cette ville Marakanda. C’est Marakanda qui a été conquise par Alexandre le Grand en 329 avant Jésus-Christ. Samarkand a été conquise à maintes reprises par les akhéménides, les grecs, les hephthalites, les arabes, les türk, les samanides, les karakhanides, Gengis Khan et Amir Timour. C’est à l’époque des timurides que la ville a été florissante. La vie universitaire et culturelle se développe, et le commerce atteint un nouveau niveau. C’est à cette période que Samarkand a reçu la plupart de ses monuments architecturaux, qui ont survécu jusqu’à nos jours.

Samarkand était la capitale de l’empire de Timour (Tamerlan). Oulugh Beg, petit-fils de Tamerlan, a fait de la ville un centre de la vie scientifique et culturelle de l’Orient. Elle possède un certain nombre de monuments architecturaux médiévaux, dont beaucoup ont été inscrits sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO. Aujourd’hui, Samarkand est une ville qui marie les anciennes traditions orientales et la modernité. C’est la deuxième plus grande ville d’Ouzbékistan, avec une population de plus d’un demi-million d’habitants.

Sites et attractions de Samarkand

Observatoire d’Oulugh Bek

Au pied de la colline Koukhak, Mirzo Oulugh Bek (le petit-fils de Tamerlan) a érigé un très haut observatoire pour compiler des tables astronomiques. À la demande d’Oulugh Bek en 1428-1429. le bâtiment majestueux de l’observatoire a été érigé, dont on connaissait pas l’équivalent à cette époque dans le monde entier. Oulugh Bek a convoqué les scientifiques et les ingénieurs les plus éminents pour la construction de cette magnifique édifice. Alaüddin Ali ibn-Mouhammed (« Ptolémée de son époque »), surnommé Ali Kouchtchi, Salahuddin Mousa ibn-Mouhammed Kazy-Zade-Roumi (« Platon de son époque »), le plus grand expert Giyasiddin al -Kachi et d’autres ont participé au projet et ont amélioré les instruments astronomiques nécessaires. Selon certaines sources historiques, Oulugh Bek enseignait lui aussi dans sa médersa (située sur la place de Réghistan). La plus brillante et gigantesque réalisation des astronomes de Samarkand était leur catalogue d’étoiles, conçu avec des préfaces et nommé « Zidji Gouragoni ». Les coordonnées de 1018 étoiles sont déterminées dans le catalogue. Les astronomes de Samarkand ont travaillé longtemps sur ces tables et les ont finalisées en 1437, mais Oulugh Bek y a apporté des modifications et des ajouts jusqu’à sa mort. Aujourd’hui il ne nous reste que la partie souterraine du sextant (instrument essentiel des astronomes) de cette édifice.

Le Musée d’Afrosiab

Afrosiab – c’est un berceau de l’histoire de Samarkand. C’est ici que la ville prend sa naissance aux alentours de XVIII-XVI s.s. avant J.-C. Nommée la Sogdiane, cette ancienne ville a été conquise par différents conquéreurs et dynastie comme les Akhéménides, les Grecs, les Türks, les Arabes et les Mongols. Aux IX-X siècles. la superficie de la partie intérieure de la ville a atteint 220 hectares. Gengis Khan mettra fin à son existence au XIII s., rasant toute la ville et la majeure partie de sa population. À la 2e moitié du XXe siècle ce musée fur créé, pour y épargner des œuvres archéologiques et surtout les originaux des fresques du palais de Varkhouman (le roi sogdien) datant du VI-VII s.s. après J.-C.

La mosquée de Bibi-Khanoum

La mosquée Bibi-Khanoum (Bibi-Khanoum veut dire « la femme aînée ») a été érigée entre 1399-1404 sur l’ordre de Tamerlan, pour commémorer sa campagne militaire victorieuse en Inde. Selon certaines rumeurs, la mosquée fut bâtie par la femme de Tamerlan – Saray Moulk Khanoum ou Bibi-Khanoum, d’où vient le nom de l’édifice. C’est à cette époque qu’un style cérémoniel monumental se développe dans l’architecture de l’Asie centrale dont les envergures correspondent au dicton bien connu d’Amir Temour : « Si vous doutez de notre force et pouvoir, regardez nos édifices ». La mosquée a été construite en peu de temps – en cinq ans. Des artisans locaux talentueux, ainsi que des maçons d’Azerbaïdjan, de l’Iran, du Khorasan et de l’Hindoustan, ont participé à la construction. Pour faciliter les gros travaux, 99 éléphants d’Inde ont été utilisés.

La place de Réghistan

La place du Réghistan (Réghistan signifie « Place du sable ») – est le centre administratif, commercial et artisanal de la ville orientale. Le Réghistan de Samarkand est l’un des exemples les plus remarquables de l’art de l’urbanisme en Asie centrale, formé au XVIIe siècle et composé de trois madrasas – Ouloug Bek (1417-1420), Sher-Dor (1619-1636) et Tilla-Kori (1647 -1660). Vous pouvez y feuilleter des milliers de pages d’histoires de Samarkand. Toute l’histoire de la cité médiévale s’y retrouve. Au nord-est se trouve le bâtiment commercial Chorsu, construit au XVIIIe siècle. On dit que « tous les chemins mènent à Rome ». Sans aucun doute, toutes les routes de Samarcande mènent au Réghistan. Six rues radiales convergent la place.

Le Gour Émir (mausolée de Tamerlane)

Gour Émir (ce qui signifie- « la tombe de l’Émir, le souverain) – est le tombeau où Amir Temour (Tamerlan), ses fils et petits-fils sont enterrés. Initialement, le mausolée était destiné uniquement au petit-fils de Temour, Mohammed Sultan, décédé jeune en 1403 lors d’une campagne militaire. Temour, choqué par la mort de son petit-fils bien-aimé, en qui il voyait l’héritier du trône, ordonna la construction d’un mausolée sur le territoire de l’ensemble du prince Mohammed Sultan. Il était son petit-fils de son fils aîné Jahangir et a remplacé Timour en son absence, étant considéré comme son successeur sur le trône. L’extérieur est orné par les briques glaçurées et mosaïque de faïence. La coupole godronnée de 12,5 mètres de haut et 15 mètres de diamètre inférieur, a 64 côtes, L’intérieur est orné majestueusement de décorations dorées et de l’onyx (pierre semi-précieuse). Les pierres tombales au centre de la salle ne servent que de décorations. Les tombes, quant à elles, se trouvent dans le même ordre sous-sol, dans la crypte.

La nécropole Chakhi Zinda

La nécropole Chakhi Zinda – est une des perles rares et unique de l’architecture de Samarkand. C’est ici que reposent les membres de la famille Tamerlan et les gens nobles de son époque. La partie initiale de la nécropole, fondée au XI s. fut la tombe d’un saint Koussam Ibn Abbas, assassiné lors de sa prière, qui, selon la légende, est descendu au profond puit et jusqu’à présent attend le « dernier Jugement » pour revenir sur la terre (d’ou le nom Chakhi ZInda – ce qui signifie le « Roi vivant »).

Le bazar (marché) Siab

Le bazar Siab – ce n’est pas juste un marché des denrées alimentaires, c’est une mode de vie des ouzbeks, provenant de leur passé, culture, traditions et l’histoire. Vous y plongerez dans un univers des habitants de moyen âge, les rangs de fruits et légumes, vous y sentirez les arômes du safran, cumin, coriandre et toutes sortes d’épices, où chaque marchand vous fera goûter son produit pour vous faire plaisir. De plus, ne pas surtout oublier qu’il y a des petits commerces qui vendent des souvenirs traditionnels pour les touristes aux prix réduits, par rapport aux échopes installées dans les céllules des médersas et centres touristiques.

Le complexe de Khodja Akhrar Vali

Au XVIe siècle (1630-1631), Nadir-Divan Begi – le ministre d’Imamkuli-khan de la dynastie des Achtarkhanides, ordonna la construction d’une médersa et d’une mosquée à l’honneur d’un soufi, l’un des fondateurs d’une tendance réligieuse « nakhchbaniya » – Khodja Akhrar Vali. À l’heure actuelle, le complexe commémoratif de Khodja Akhrar comprend une médersa, une mosquée d’été et d’hiver, un aïwan à colonnes et un petit minaret construit en 1909. La médersa Nadir-Divan Begi est souvent appelée le « miroir de Cher-Dor », la médersa se trouvant sur la place de Réghistan.  Le monument nous est parvenu sous une forme très endommagée, mais a bien été restauré au fils du temps.

Le mausolée de Khodja Daniyar (Saint Daniel)

Il n’existe pratiquement aucun endroit au monde, où musulmans, chrétiens et juifs viennent prier. Mais cette tombe du prophète Daniel de l’Ancien Testament, également connu sous le nom de Daniil ou Daniyar. Il est situé à la périphérie de la vieille ville d’Afrasiab qui se trouve au nord-est de Samarkand. Un long bâtiment à 5 dômes du mausolée s’étend sur une haute falaise de la colline. La rivière Siab coule au pied de la colline. L’extension du bâtiment est directement liée au tombeau dont la longueur est égale à 18 mètres. De nombreuses légendes et hypothèses sont liées à ce tombeau. Certains savants affirment que les restes y ont été apportés par les premiers chrétiens, d’autres gens sont enclins à penser qu’ils ont été ordonnés de livrer à Samarkand par le célèbre souverain médiéval Amir Temour (Tamerlan). Dans tous les cas ça reste un lieu de culte, de pélérinage et de croyance des différentes confessions.

Le mausolée Ichratkhona

La signification littérale du nom Iсhratkhona se traduit comme « maison de joie » ou « maison de plaisir ». Cependant, il existe une version qui, au fil des siècles, a changé l’orthographe du nom du monument et ressemblait initialement à Achratkhona – ce qui veut dire « dix chambres » en arabe. Certes, il n’y a aucune preuve documentaire des deux versions, nous ne pouvons donc que deviner comment le mausolée a été nommé. Ce complexe a été construit sous le règne du descendant de Tamerlan, Abu Said, au milieu du XVe siècle. D’une manière ou d’une autre, la superbe conception artistique et architecturale du bâtiment est tout simplement incroyable. Des inscriptions se sont conservées dans le bâtiment, qui contiennent des informations selon lesquelles le bâtiment a été construit sous la direction de l’épouse du souverain, le sultan Ahmed Mirza. Le monument a été érigé sur le lieu de sépulture de la princesse Havend-Sultan-Bika. Ce bâtiment est devenu un mausolée plus tard. Ensuite, ce monument architectural se composait déjà de nombreux bâtiments avec une galerie menant profondément dans le mausolée, et une mosquée attachée à côté nord.

Le mausolée de Khodja Abdi Daroun

Abdi-Darun – est ensemble architectural, dédié à ​​des fins religieuses, spirituelles et éducatives fondé autour de l’ancien cimetière de Samarkand, qui s’est développé aux XIIe-XXe siècles sur la tombe du célèbre juriste islamique du IXe siècle Abd-al Mazeddin. Le noyau de l’ensemble est représenté par le mausolée du XIIe siècle, à côté duquel ont été construits, à différentes époques, khanaka, mosquée et médersa. La restructuration radicale de l’ensemble, modifiant considérablement son apparence, a été réalisée aux XV, XIX et XX siècles. L’ensemble Abdi-Darun est l’un des sanctuaires les plus vénérés de l’islam en Asie centrale. L’ensemble Abdi-Darun, à l’exception de plusieurs bâtiments secondaires, est implanté sur un espace de 125 sur 70 mètres. Les principaux éléments architecturaux de l’ensemble sont regroupés autour d’une cour carrée, dont la majeure partie est occupée par une construction octogonale entourée de platanes. Du côté nord du périmètre, il y a une médersa, dont les hujras (cellules) et les locaux d’habitation font face à la cour. A l’est, le périmètre est entouré d’un aïwan à toit plat, reposant sur des colonnes en bois. De l’autre côté se trouve la mosquée guzar, composée d’une section d’hiver et d’un aïwan d’été. La mosquée est un exemple frappant du style populaire de Samarcande de la fin du XIXe – début du XXe siècle…

Le village Konighil (manufacture du papier de IXe s.s.)

Au Moyen âge, Samarkand était célèbre non seulement par ses monuments et marchés au cours de la Route de la soie, mais aussi par son papier. Les mécanismes de production ici, comme dans le passé, sont entraînés par une roue hydraulique utilisant les eaux de la rivière Siab. Ici, comme il y a plusieurs siècles, vous pouvez voir de vos propres yeux tout le processus de fabrication du célèbre papier de Samarkand qui utilise l’ancienne technologie gardée au cours des siècles. À noter que le papier de Samarkand a une couleur jaunâtre-gris. Il n’est pas blanchi avec des produits chimiques et sa durée de conservation est donc des dizaines de fois plus longue que celle d’un papier blanc ordinaire. Par exemple, si un papier blanc ordinaire de bonne qualité dure 40 à 50 ans, la longevité du papier de Samarkand est bien 300-400 ans. Aujourd’hui, le papier de Samarkand fabriqué au village Konighil est largement utilisé dans les retaurations des anciens manuscrits, les travaux de restauration en Ouzbékistan et dans d’autres pays du monde. En outre, grâce à la restauration de la production, les artistes ouzbeks peuvent reproduire des miniatures authentiquement anciennes…